R O M A N S
15/09/2003

La mort la précède
Dominique D. Viau
C’est dans les vieux pots…

Le masque
218 p / 13,50 €

La mort la précède
Léonora se demande bien pourquoi elle est venue poser sa plaque de psychologue dans un coin paumé de l’Ardèche. Le paysan n’a jamais été beaucoup porté sur l’introspection et les fins de mois sont difficiles. Heureusement, il y a Eponine. Fille de diplomate, affligée de multiples belles-mères, elle promène une trentaine désenchantée et malheureuse.
Une thérapie basée plus sur le conflit que la confiance s’ébauche entre les deux femmes. Et si Eponine s’était débarrassée de toutes ces belles-mères fugueuses ?
Un face à face troublant entre deux femmes de caractères opposés, mais de même intelligence. Qui à raison et qui a tort ? Et que sortira-t-il de ce duel feutré ou le non dit est toujours présent ?
Un excellent roman psychologique dans la lignée de Simenon.

Bernard Reversat


Myrtille boit la tasse
Olivier Mau
La Blueberry du polar

Pocket
218 p

Myrtille boit la tasse
Yeah… Elle est belle, eurasienne, flic et n’a qu’un seul amour, son flingue. Myrtille est de retour. Après Myrtille à la plage et Myrtille apprend à nager, voici Myrtille boit la tasse !
Où peut-on boire la tasse ? A la montagne évidemment, où elle est partie lécher les plaies de sa dernière enquête. Une balle dans l’épaule, ça fait mal, il n’y a rien de mieux que de faire un peu de ski pour se refaire une santé. Ce qui permet aussi de se faire oublier de ses supérieurs.
En théorie, c’est le pied à condition de ne pas découvrir de cadavre et de ne pas exploser la tronche du premier quidam qui passe. Et si le quidam en question est un flic…
Un démarrage sur les chapeaux de roue pour une histoire qui va à 100 à l’heure. Pas de temps mort, de l’action et encore de l’action. On se croirait dans un western. Il ne manque à Myrtille que l’étoile de Marshall. La femme à l’étoile d’argent !

Bernard Reversat


Trois aventures d’Emma la poule
Claudine Aubrun
Une poule sur un mur…

Syros Jeunesse
112 p / 4,90 €

Trois aventures d’Emma la poule
Emma la poule, vit à la ferme de la Borde-Basse. Le poulailler est accueillant, le coq sympathique et homosexuel et tout irait bien si elle n’avait perdu ses parents. Toute jeune, Eddy le Goupil, les lui a ravis à son affection. Après un tel choc, elle est devenue méfiante envers tous les autres animaux.
Sa vie se résume à survivre du mieux possible en évitant les autres animaux, la fermière qui adore la poule-au-pot et ce foutu Eddy qui fait une fixation sur elle. Non pas amoureuse - mais gustative. Dur pour une pauvre poule ! Heureusement qu’elle compense par son intelligence et son culot.
Un livre pour les plus jeunes - amusant et distrayant. Les aventures d’Emma ont un souffle endiablé qui peuvent même plaire aux plus grands. Amusant !

Bernard Reversat


Un violent désir de paix
Andréa H. Japp
Killer… pas mort !

Le Masque
312 p / 18,50 €

Un violent désir de paix
Vous souvenez-vous de « De l’autre, le chasseur » ? On y faisait la connaissance de Cordell, le tueur psychopathe le plus recherché du pays. Intelligent et sans scrupule, il a échappé aux deux agents du FBI lancés à sa poursuite. Son but ultime, tuer sa femme Julia, a failli se réaliser. Entre temps, pour s’occuper, il assassine tout ce qui lui ressemble. Julia reste intouchable, à l’intérieur même de la base de Quantico et il est exaspéré. La colère lui fait commettre des maladresses et la meute policière est à ses basques. Echappera-t-il encore une fois ?
Un classique du serial killer, bien traité, bien écrit. Andréa H. Japp pourrait être américaine et c’est le seul reproche que je lui fais. On est submergé par les bons romans venus d’Outre-Atlantique ! Pourquoi en ajouter un autre ? Avec son talent, j’aimerais lire sous sa plume un roman 100% français. Le prochain peut-être ?

Bernard Reversat


Rue de l’autre monde
Nicolas d’Estienne d’Orves
Le son des sirènes…

Le Masque
302p / 15 €

Rue de l’autre monde
Une religieuse se suicide, ce n’est pas si banal. Cyril, le policier, trouve curieux qu’elle ait un tatouage de faune sur le bras. Curieux détail pour une âme dévolue à Dieu ! Qui était donc cette femme ?
Intéressé malgré lui, sa quête le mène vers le théâtre Garnier ou se monte le dernier spectacle de Gawain Wolff : « Les sirènes ».
Là, il va de surprise en surprise, de monstruosité en monstruosité jusqu’à atteindre le summum de l’horreur. Ite misa est !
Un roman subtil, débutant comme un roman policier classique pour glisser peu à peu dans le fantastique le plus irréel. Mais est-ce bien du fantastique ? Les annexes confidentielles laissées çà et là, au hasard des pages peuvent en faire douter et laissent le sentiment glaçant d’une manipulation inhumaine.
Si les Dieux rient, leur rire reste amer et désespéré.

Bernard Reversat

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