B A N D E S .. D E S S I N E E S
12/07/2005

Parabellum
Alain Paillou (dessin)
Olivier Legrand & Jean-Blaise Djian (scénario)

EP éditions / Petits Meurtres
90 p

Parabellum
6 février 1934 : l’extrême droite française manifeste à Paris. Cette manifestation de l’Action Française ne renverse pas le gouvernement mais laisse augurer de futurs jours sombres.
1937 : deux réfugiés politiques italiens, les frères Gabrielli, sont abattus près de Fontenay-sous-bois. C’est l’inspecteur chef Bergmann et son adjoint, l’inspecteur Le Guen, tous les deux de la PJ, qui mènent l’enquête. Arrivés sur les lieux du crime, ils sont accueillis par les deux gendarmes qui ont découvert les corps. Bergmann houspille ces derniers ; des empreintes de pneus ont été piétinées. Les représentants de la maréchaussée n’apprécient guère ces remontrances et tiennent, envers l’inspecteur chef parisien, des propos à forte tendance raciste. Hélas, de monnaie courante en cette période en France.
Au comité franco-italien de lutte contre le fascisme, l’inspecteur Bergmann rencontre d’autres réfugiés politiques italiens. Ceux-ci pensent que c’est un coup de Mussolini et que l’affaire sera vite étouffée. L’homme de la PJ ne croit guère à l’intervention du Duce dans ces meurtres. Il a une autre idée. Moi aussi !
Si le dessin de Paillou, d’un trait très épuré, donne une vision réaliste de cette période sombre de notre histoire, j’aurai bien vu quelques aplats du noir au gris clair, question de réalisme

Ceb


American seasons
1963 Clara et les nains
Romain Renard (dessin)
Yves Vasseur (scénario)

Casterman / Ligne Rouge
48 p

American seasons / 1963 Clara et les nains
Lorenzo Cuba, des assurances Matthews, se rend sur les lieux d’une mort suspecte aux yeux de ses employeurs, le Clara’s Circus, un cirque presque uniquement composé de lilliputiens. La directrice Clara Boni l’accueil plutôt froidement. Un de ses acrobates, Yuri, a été retrouvé mort après une chute lors d’une répétition. Vu l’ambiance, Cuba préfère remettre au lendemain le début de son enquête et se rend au bureau de police de la ville. Hélas, le shérif est absent mais devrait être de retour le lendemain. Lorenzo Cuba attendra.
En pleine affaire des missiles soviétiques à Cuba, la présence d’un cirque Ukrainien, sur le sol américain est assez surprenante. Des questions se posent et Lorenzo décide de se rendre à la représentation du soir. Tout semble normal. Clara Boni illumine le spectacle.
Plus tard, dans un bar, devant un whisky, il a la surprise de la voir s’installer à sa table. Elle est venue pour marquer des points. Cuba se retrouve scotché par ses propos à son sujet. D’où tient-elles tous ses renseignements ? Avant d’avoir trouvé des explications, les yeux bleus de Clara l’avait charmé. Difficile de résister. Clara se retrouve dans le lit de Lorenzo. Au petit matin, la belle blonde s’est évaporée.
Lorenzo Cuba se rend au cimetière pour l’enterrement de Yuri. Il y retrouve Clara et tous les autres lilliputiens. Une des leurs lui donne une enveloppe contenant un article de journal et lui conseille de bien regarder la photo. Clara est redevenue distante…
Que va lui indiquer ce document ? La mort de Yuri est-elle vraiment accidentelle ? Des mois vont s’écouler et d’autres événements vont faire rebondir l’affaire du Clara’s Circus. A vous de les découvrir et de mener l’enquête avec Lorenzo Cuba !

Finissons par le dessin de Romain Renard. Il me fait penser à celui de Miles Hyman. On est plus dans de l’illustration, rehaussée par un peaufinage du trait ou des aplats pour le personnage important de la case. Superbe !

Ceb


Galata
(Tome 1)
Le poète assassiné
Stefano Palumbo (dessin)
Fred Le Berre & Alain Paris (scénario)

Les Humanoïdes Associés / Dédales
48 p

Galata (Tome 1) Le poète assassiné
Printemps 1514 : Ogier de Murol, ancien chevalier de l’Ordre Teutonique, se trouve sur la caraque l’Ange de Céphalonie qui se dirige vers Istanbul. Nommé Prévôt de Galata par le Doge de Venise Andrea Gritti, le chevalier prend très vite la mesure de la tâche qui l’attend. L’enclave chrétienne, face à Istanbul la musulmane, est connue pour la violence et l’insécurité qu’il y règne.
Déjà menacé de mort avant son départ de Venise, il échappe de peu à une tentative d’assassinat sur le bateau. C’est un poète, Pierre La Forest, qui, par erreur est tué. Ogier de Murol l’avait rencontré la veille et lui avait mis à disposition sa chambre, suite à une requête du poète et à sa réaction bénéfique face à la chute d’une poulie. Celle-ci, tombée des mains d’un marin d’en haut d’un mât, aurait pu tuer le chevalier. Accident ou tentative d’assassinat ?
Tancé par Ogier de Murol à la suite du meurtre du poète, le capitaine de la caraque vénitienne découvre l’absence de deux marins. Ces derniers sont partis à bord du canot à la voilure du Lion de Saint-Marc. Le chevalier monte alors à la vigie et retrouve l’embarcation qui file vers Istanbul. S’en suit une course poursuite et arrivé sur le port de Galata Ogier de Murol en tue un. Le second lui a échappé.
Le chevalier est attendu par l’ambassadeur et une cohorte de dignitaires. Si son arrivée mouvementée a été remarquée, pour ces nantis celle-ci augure d’une amélioration de la sécurité dans l’enclave chrétienne. Mais Ogier de Murol est-il vraiment l’homme de la situation ? Et sa vie, ne tient-elle pas qu’à un fil ?
Vous le saurez en lisant vous même ce premier tome. Les suivants aussi, je pense !

Ceb


La Goule
Merlin & Agathe de la Boulaye (dessin & scénario)

Casterman / Un Monde
88 p

La Goule
La campagne du sud est belle et la TR3 roule. Arrivée à Montcoeur, elle lâche son conducteur mais cela ne fait rien. Il est là où il désirait aller. Max est un tueur professionnel venu pour s’occuper du cas de la « Bête ». Attendu et reçu par le conseil municipal, Max apprend que certains de ses membres sont décider à passer à l’action ce soir sans se soucier de sa présence et cela malgré l’ordre de René, le maire, de laisser agir le professionnel.
Au bar du village, les esprits s’échauffent encore un peu plus. Le maire se fait brocarder et la sœur de Tonio, qui porte dans son cœur la bête, est aperçue faisant la conversation avec Max. Alors, lorsqu’il pousse la porte du café, il y a de l’électricité dans l’air. Tous les fêlés de la gâchette l’ont vu et l’accueil est plus que tendu. Le « toubib » réussi à calmer tout ce petit monde, et le patron du troquet sert tout de même une mousse à Max.
Au fait, c’est qui la « Bête » ? Elle a pour nom « La Goule », c’est un démon femelle qui dévore les cadavres dans les cimetières. Elle est protégée par les fous qui, a chaque fois qu’elle entend les hommes hurler de laisser leurs morts, viennent la sauver du chagrin en lui caressant ses gros seins. Ca la ramène à la vie. Le « spectacle » qu’ils vont donner ensemble, va déchaîner encore plus de haine. La Goule aura avaler le cœur d’un mort et jouit sur la tombe. Les fous rient, pleurent, ivres du lait de La Goule. Derrière les grilles du cimetière, les habitants de Montcoeur n’en peuvent plus… Et que fait Max, le tueur professionnel ?

Derrière l’histoire de La Goule, de Max, de la sœur à Tonio et des habitants de Montcoeur se dissimule ce que le lecteur voudra bien trouver dans son inconscient.
Les illustrations, réalisées certainement avec différents matériaux, sont plus puissantes que les mots pour exprimer la violence comme la sérénité. De la belle ouvrage !

Ceb


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