08/12/2005 |
|
Lune
d’argent sur Providence
(Tome 1)
Les enfants de l’abîme
Herenguel (scénario & dessin)
Vents d’Ouest
66 p + 6 p d’à propos |
Lune d’argent sur
Providence (Tome 1) Les enfants de l’abîme
A Providence, dans le New Hampshire, la vie aurait pu s’écouler
comme un long fleuve tranquille, mais c’était sans compter
ce qui allait arriver au vieux Spencer dans la nuit du 29 au 30
juillet 1880. Après avoir barricadé portes et fenêtres
de sa maison, l’homme mourut dans d’atroces conditions non sans
avoir tiré sur son agresseur. Sur place, seul son sang
fut retrouvé, pourtant d’où il se trouvait, il ne
pouvait pas manquer le corps de l’intrus se profilant dans la
porte d’entrée. A moins que les traces, comme des griffures
géantes, retrouvées dans la maison ne fassent penser
plus à un monstre sanguinaire qu’à un humain. La
découverte des trois vaches de ce pauvre Spencer, salement
liquidées, dont l’une a été retrouvée
sur les branches d’un arbre, font pencher la balance vers la première
hypothèse.
James Stuart, le shérif de Providence, se retrouve au cœur
de la tourmente avec comme partenaire occasionnel Napoléon
le chien du vieux Spencer, une pièce à conviction
selon les dires du maire…
Miss Cathy Gatling, arrivée de Washington pour évaluer
les biens de ce pauvre Spencer, s’installe dans la pension de
madame Bénédict. Là elle fait connaissance
de Simone, la petite fille de la logeuse, avec qui elle part à
la découverte de Providence. La belle rousse y rencontre
le shérif qui ne semble pas insensible à ses charmes…
Iron Cloud, le maréchal ferrant, peut devenir le premier
suspect. Il est indien et a été aperçu se
baladant dans la forêt…
D’autres morts étranges et atroces vont provoquer des réactions
extrêmes. Le maire devra prendre une décision pour
tenter de stopper l’hécatombe. Le bien et le mal vont s’affronter
à Providence. Le pasteur, et passeur de la Porte des Hommes,
sera au centre de l’énigme, tout comme un ouvrage sur les
chevaliers du Temple.
Fana de westerns depuis
son plus jeune age, Herenguel aurait pu en faire un classique
de chez classique comme l’ont été la plupart des
bandes dessinées, romans et films du genre, mais au contraire
il a magnifié son récit en y mettant une touche
– la principale - de fantastique.
Ceb
|
|
|
Blacksad
(Tome 3)
Âme rouge
Guarnido (dessin)
Diaz Canales (scénario)
Dargaud
56 p / 13,00 €
|
Blacksad
(Tome 3) Âme rouge
John Blacksad se trouve dans une mauvaise passe. Pour s’en sortir,
il accepte de jouer les gros bras pour un certain Hewitt Mandeline
et de partir avec lui à Las Vegas. De retour chez lui,
Blacksad retrouve sa liberté et se rend à une
conférence sur les bienfaits de l’énergie atomique
à sauvegarder la paix donnée par Otto Liebber,
une de ses connaissances. Si à l’intérieur de
la salle les spectateurs chauffés par Samuel Gotfield
semblent acquis à cette cause, à l’extérieur
des manifestants contestent cette théorie. Comme les
Etats Unis sont en pleine guerre froide avec l’URSS, tout contestataire
risque gros. Le FBI veille. Le sénateur Gallo fait voter
sa loi anticommuniste et dévoile une liste de 284 noms
de traîtres à la patrie. Samuel Gotfield, mentor
du groupe des douze apôtres, des intellectuels de gauche,
est retourné par Gallo. La presse conservatrice participe
à la chasse aux sorcières. Des personnalités
sont arrêtées, certaines disparaissent ou meurent
étrangement.
John Blacksad peut broyer du noir. Il apprend qu’Otto Liebber,
qui l’a aidé dans son quartier, n’est pas l’homme qu’il
croyait. De plus, les meurtres ou les tentatives d’assassinats
se multiplient sur les personnalités de gauche. Après
Otero, c’est au tour de Liebber d’échapper au piège
que lui a tendu Ribs le tueur professionnel. Arrêté,
Blacksad manque le rendez-vous avec la belle Alma Mayer aux
chutes du Niagara. Il n’a pu tenir sa promesse. Relâché,
il recherche la trace du projet Noé alors que Litvak
est supprimé à son tour. Les douze apôtres
ne sont plus que dix, voire neuf, Otto Liebber a disparu après
avoir évité la mort. Alma, elle aussi, semble
s’être volatilisée…
Si les deux premiers tomes étaient
d’une profonde noirceur, ce troisième l’est un peu moins.
La dénonciation des sombres heures du Maccarthysme et
de la course folle à la puissance nucléaire des
deux blocs est atténuée par les relations amicales
et amoureuses de Blacksad. Si tout n’était pas rose,
tout n’était pas noir dans les années cinquante
aux States… Sauf pour ceux qui en étaient victimes.
Le dessin de Guarnido est merveilleux, le scénario de
Diaz Canales est à mon avis juste un peu confus. Dommage
!
Ceb
|
|
|
|
|
Le
petit bleu de la côte ouest
Jean-Patrick Manchette
Jacques Tardi
Les Humanoïdes Associés
78 p / 15,50 €
|
Le petit bleu
de la côte ouest
Enfant de la zone et ado plus tard du périphérique
naissant, envahissant et bruyant, j’ai écouté
plus d’une nuit ces bagnoles qui passaient sur les lieux de
mes terrains de jeux et de mes premiers émois amoureux.
Mais toutes ne devaient pas être conduites par un mec
qui avaient au moins deux morts sur la conscience. Sans le savoir,
Georges Gerfaut foulaient des roues de sa Mercedes mon passé
de gosse des fortifs et s’en sortait pas si mal.
Tout avait commencé la nuit du 27 juin. Gerfaut est témoin
d’un accident, pense-t-il, sur la nationale 19, direction Troyes.
Une des deux voitures qui l’ont doublé précédemment
se retrouve encastrée dans un arbre du bord de la route.
Son conducteur est dans un sale état. Georges Gerfaut
le conduit à l’hosto le plus proche et se tire sans demander
son reste. Ensuite, rentré chez lui, il a droit aux remontrances
de Béa, sa moitié. Il s’est enfui, un point c’est
tout. Georges ne veut plus rien entendre, seulement le bruit
que fait le Cutty Sark lorsqu’il s’en verse quelques décis
dans un verre et le jazz West-Coast de Mulligan, de Brookmeyer
et consorts. Le lendemain, après avoir lu France Soir
qui ne parlait pas de son aventure de la veille, Georges prend
la direction de la mer avec sa petite famille. Ce sont les vacances.
Le temps de s’installer dans la villa, de louer une téloche
pour ses deux gamines, Gerfaut est victime d’une tentative de
noyade par deux gros bras. Il gamberge, et de retour à
la maison, il prétexte l’achat de cigarettes pour ressortir…
En 1977, le travail en commun de Manchette
et de Tardi nous a donné « Griffu », une
bande dessinée noire de chez noir. Près de trente
ans plus tard, et dix ans après la disparition de JPM,
Jacques Tardi nous offre une adaptation plus vraie que vraie.
Cela fera oublier « Trois hommes à abattre »,
la vision alaindelonienne du livre de Manchette.
Si vous êtes intéressé
par Manchette et par Tardi, ne manquez pas de vous procurer
Romans noirs, paru chez Gallimard dans la collection Quarto.
Outre les livres de JPM, vous trouverez « Griffu »
la BD qu’ils avaient co-signée en 1977.
Ceb
|
|
|
Mourir
au Paradis
Mounier (dessin)
Christin (scénario)
Dargaud
64 p / 13,50 €
|
Mourir au Paradis
Pauvre jeunesse étasunienne riche… Obligée de vivre
dans des ghettos de luxe. Quand elle s’ennuie à Heaven’s
Estate, elle fantasme et sort de la naphtaline les croix gammées
et les drapeaux nazis. Et si lors d’une réunion cela tourne
mal entre les participants et le protagoniste néo-nazi,
que du sang est versé, elle a vite fait d’incriminer le
latino de passage ou l’un de ceux qui travaillent dans le chantier
voisin. Le « bronzé » est toujours le coupable
idéal.
Y a pas de risque que cela arrive chez nous… Tu parles ! La française,
Lucie Castaing, qui était en stage dans une de ses familles
américaines de cette « Gated city » va se retrouver
dans le sud de la France, chez elle. Même si la situation
ne dérape pas comme aux States, un vigile de la résidence
trouve bizarre qu’un rebeu soit sur place.
Depuis des décennies,
on nous raconte que tout ce qui se passe aux Etats Unis nous arrive
un jour. Pour le Rock et les Harley c’est ok. Pour le Racisme
et la Discrimination c’est NON !
Voilà une bonne
bande dessinée qui alerte. Dans le sud de la France, ces
résidences sous haute surveillance commencent à
se développer. En Espagne, elles sont légion. Merci
à Christin et à Mounier d’en avoir parlé
!
Ceb
|
|
|
|
B
A N D E S .. D E S S I N E E S - page
suivante |