B A N D E S .. D E S S I N E E S
15/02/2006

Section financière
(Tome 1)
Corruption
Malka (scénario)
Mutti (dessin)

Vents d’Ouest / Turbulences
48 p

Section financière (Tome 1) Corruption
La banqueroute financière inévitable de l’empire soviétique lors de sa décomposition émeut les banquiers du FMI qui accordent à la nouvelle Russie des milliards de dollars. Plus de 100 milliards lui seront servis sur un plateau. Sauf qu’en fait, ils ne serviront qu’à enrichir encore un peu plus les oligarques et autres mafieux. Les victimes de ces détournements furent nombreuses et parfois indirectes, comme à Paris ce soir-là, près du célèbre quai des Orfèvres.
Tout avait commencé quelques semaines plus tôt, au siège de la brigade financière française, 122 rue du Château des rentiers dans le 13e arrondissement de Paris. L’homme dont il est question est le président de «Petroprom», une société pétrolière russe subventionnée par le FMI à hauteur de 250 millions de dollars. Après avoir disparu avec la caisse, Alexis Sergueï Ivanov vient de réapparaître à Paris. L’homme est descendu au «Crillon» chambre 12. Prévenus, les membres du groupe du commandant Sérafin de la BF, interviennent et mettent en place un dispositif d’écoute…
Pendant ce temps, au pôle financier du Palais de Justice de Paris, le procureur Eval Caïn reçoit le juge d’instruction Laurent Le Rouge et le charge de mener l’enquête sur ces détournements de fonds. Au cœur de ce scandale se trouve la banque russe Onatess. Cette dernière était chargée de répartir aux différentes entreprises russes les fonds octroyés par le Fond Monétaire International…

Cette nouvelle série dénonce toutes les magouilles qui ont permis à un grand nombre de dirigeants russes, petits ou grands, de s’en mettre plein les poches via les aides internationales. Pour pimenter cette histoire, les fonds de pension américains ne sont pas loin tout comme une société secrète l’Opus Scientilique. Les ramifications sont multiples. Les morts aussi. Ce thriller devrait en intéresser plus d’un.

Le dessin d’Andrea Mutti est plus précis, plus appuyé que dans ses précédentes séries. Son réalisme est de ce fait plus sophistiqué, presque glacial.

Ceb


Messire Guillaume
(Tome 1)
Les contrées lointaines
Matthieu Bonhomme (dessin)
Gwen de Bonneval (scénario)

Dupuis / Repérages
48 p / 9,80 €

Messire Guillaume (Tome 1) Les contrées lointaines
Philomène, la mère de Guillaume s’apprête à rejoindre Messire Brifaut pour une vie meilleure. Son mari, décédé, l’avait emmenée loin des plaisirs de cour, préférant exercer sa médecine au calme. Lors du déménagement, Philomène constate la disparition de sa fille. Celle-ci n’apprécie guère le remariage de sa mère avec Messire Brifaut. Ce dernier envoie certains de ses hommes à sa recherche. La contrée est devenue le repaire de pillards et autres malfaisants. Ses habitants ont d’ailleurs préféré s’enfuir…
Et Guillaume, n’aurait-il pas lui aussi disparu ? Sa mère, inquiète, le cherche mais le retrouve. Après une conversation avec Philomène, sur la tombe de son père, Guillaume lui reproche d’avoir planté une croix sur le monticule de terre. La croyance de son père en Dieu était différente. Et puis si sa sœur est partie, c’est qu’elle désirait le rejoindre. Cela faisait quelques temps, que l’âme de son père lui envoyait des messages à en croire les dires de Guillaume. C’en est trop pour la mère de Guillaume, elle croit sa fille possédée par le même démon que son défunt mari…
Malgré les mots apaisants de la servante de sa mère, Guillaume qui ne voulait pas suivre Messire Brifaut, part à la recherche de sa sœur. Mais la retrouvera-t-il ? Sa route sera longue, surréaliste et initiatique. Des rencontres – bonnes ou mauvaises – qu’il fera, Guillaume se construira.

Une bande dessinée que doivent éviter absolument les rationalistes de tous poils. La tentation de brûler sur le bûcher ses auteurs seraient pour eux trop tentant, même si le moyen âge est lointain.

Ceb


Blues 46
(Tome 2)
Allegro furioso
Laurent Moënard & Eric Stalner (scénario)
Eric Stalner (dessin)

Dargaud
48 p / 13,50 €

Blues 46 (Tome 2) Allegro furioso
Voir le Lot et mourir… Et oui, le paysage automnal est de toute beauté, mais Le Piqueux, l’un des deux sbires qui a déjà chatouillé Alain le héros de cette série dans le premier tome, risque de ravaler son bulletin de naissance. Toujours à la recherche du pactole timbré d’un casse réalisé par Jacques Murat dit «Le Lotois», le père d’Alain, il doit questionner sur les ordres de supérieurs une certaine Diane Steiner. Cette dernière a reçu trois appels téléphoniques du Lotois. C’est dire !
Cahors n’étant tout de même pas Chicago, Le Piqueux doit rester soft. Mais l’homme va déraper. Une baffe et la dame est au tapis. Non mais ! La suite n’est pas si simple. La sensuelle Diane Steiner à terre va retourner la situation. Elle n’est pas soi-disant insensible au charme de Le Piqueux. Orgueilleux, l’homme y croit et au moment crucial se fait remonter les valseuses d’un coup de genou de la belle. Aïe aïe aïe, même dans le Lot ça fait mal ! Après avoir repris son souffle et sorti son flingue, Le Piqueux menace la belle Diane. Mais c’est sans compter l’intervention inopinée d’une sonnerie téléphonique. Le revolver sur la tempe de la belle, il doit répondre. C’est le boss, un ripou de première, resté dans la voiture qui le prévient de l’intrusion d’un troisième intervenant, non attendu…
Qui est cette troisième personne ? Est-elle, elle aussi, intéressée par le magot du Lotois ? Et pendant ce temps que sont devenus Alain et Jacques Murat son père ? Et puis pour terminer, Alain est-il bien Alain ?

Si le dessin à l’aquarelle rehaussé de traits souples et fins donne une ambiance de sérénité, le scénario est lui tout le contraire. L’osmose des deux fait de Blues 46 une fort belle série à rebondissements. Même la mort est traitée d’une manière esthétique, un peu comme dans certains films asiatiques.

Ceb

 
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