B A N D E S .. D E S S I N E E S
06/03/2006

Black Op
(Tome 2)
Desberg (scénario)
Labiano (dessin)

Dargaud
48 p / 13,00 €

Black Op (Tome 1)
De nos jours, à New York.
Floyd Withman est de retour. Surprenant pour cet ancien agent de la CIA déclaré mort il y a presque dix années lors d’une mission dans le sud de la France. Les dirigeants actuels de l’organisation américaine sont les premiers prévenus.
C’est Sergeï Sisky, un homme d’une mafia russe implantée aux USA, qui en fait les frais le premier. Withman aimerait connaître les véritables raisons qui ont motivé son patron, un certain Vladen Nechkov, à tout faire pour qu’un candidat républicain soit élu lors de la dernière élection présidentielle. Les raisons avancées par Sisky concernant la fourniture de pétrole lui paraissent bien faibles, et puis la présence de Nechkov à la tête de cette mafia russe ne le laisse augurer de rien de simple. Ils se sont déjà croisés…
Tout a commencé, ou presque, en 1968. A Goa, en Inde, Floyd Whitman et son collègue Trent Jackell, suite à une proposition du premier et avec l’accord de leur direction, vont mettre en place des opérations pour faire tomber le communisme. L’idée de Whitman est de soutenir financièrement les mafias de l’URSS et militairement tous les mouvements indépendantistes de ses républiques. Leur premier contact est Vladen Nechkov, un mafieux. Le projet de déstabilisation de l’Union Soviétique commence par la fourniture d’un radar à la rébellion Tadjik menée par le commandant Babiyar. Qui dit CIA dit KGB. Le loup blanc, un certain Roman Lassenko essaye de s’interposer pour que la livraison ne puisse avoir lieu, mais sans réussite. L’armée soviétique doit encore s’en souvenir. Obligé de se rendre à Istanbul, Floyd Whitman retrouve Vladen Nechkov. Ce dernier lui annonce que ses patrons sont satisfaits et qu’ils l’invitent dans un mois à Odessa…
De nos jours, à Langley en Virginie.
Rien de ce passé ne doit ressurgir. Dans le bureau d’un des dirigeants de la CIA, Floyd Whitman découvre une liste de soixante sept noms de personnes à supprimer. C’est dans 31 heures et 11 minutes que la Black Op. au nom de code Clean-Up doit débuter…

Le scénario de Stephen Desberg raconte en partie la réalité d’une époque pendant laquelle les américains nourrissaient les opposants du communisme à l’intérieur de l’URSS sans penser que leurs actions pourraient se retourner contre eux et espérons que la solution finale ne soit née que dans l’imagination de l’auteur. Le dessin de Hugues Labiano est bien en place pour servir ce thriller haletant. Les couleurs, de Nadine Labiano, sont fort bien réussies.

Ceb


London
(Tome 1)
La fenêtre fantôme
Wens (dessin)
Rodolphe (scénario)

Glénat
48 p

London
(Tome 2)
Le carnet volé
Wens (dessin)
Rodolphe (scénario)

Glénat
48 p

London (Tome 1) La fenêtre fantôme
London (Tome 2) Le carnet volé
Lorsque l’on est un proche de l’écrivain Bram Stocker, il est normal que la vie ne soit pas tout à fait semblable à celle de tout quidam. Mort London vit des aventures palpitantes, depuis qu’il est devenu l’intendant du manoir de Sir George Delawny, après les recommandations de Stocker. Coté cœur, le jeune homme plait à la gente féminine. Si sa relation avec Victoria Gray, la gouvernante de Cyril, le petit fils de Sir George, est encore platonique, ce n’est pas le cas avec la bru de celui-ci, la belle Lady Paule. Son mari, Sir Charles semble la délaissé, absorbé par sa charge d’avocat.
Comme il se passe d’étranges événements autour et dans le manoir des Delawny et que Londres connaît une nouvelle vague d’assassinats de prostituées, Mort London, épaulé par Victoria Gray enquêtent. Un soir, ils ont surpris Sir Charles, le fils Delawny, sortir du parc par une porte, celle-la même qu’il avait demandé à son intendant de condamner. Etrange. Etrange aussi, le nombre de fenêtres visibles depuis l’extérieur du manoir. De l’intérieur, une ne le serait pas.
Les représentants de la police ont été troublés eux aussi lorsqu’un témoin, venu déposer au commissariat, s’est écrié voici l’assassin en apercevant dans les couloirs Charles Delawny. Des jours vont passer, des nuits aussi. D’autres meurtres de prostituées vont avoir lieu…
Une mystérieuse société secrète, concurrente de celle dont fait partie Bram Stocker se retrouvera au cœur de cette histoire par le biais d’un carnet et de pièces. Un homme qui avait quitté la Grande Bretagne pour l’Afrique du Sud aussi, même s’il a été déclaré mort…

Je pensais avoir vanté le premier tome et je n’en ai pas retrouvé de traces. Le deuxième opus, tout aussi intéressant, devrait fournir une raison aux lecteurs que vous êtes de vous procurer les deux. Même si les Delawny sont devenus les Trelawny, les Mystères de Londres marqués par un certain Jack The Ripper sont toujours aussi excitants.
Rodolphe, l’un des meilleurs scénaristes actuels, a écrit un scénario fort bien construit et Wens a superbement peint cette histoire. Du brouillard de Londres, aux murs sombres du manoir, des pulpeuses prostituées aux visages anguleux du meurtrier, le style de ce dessinateur colle parfaitement avec l’ambiance du scénario et de l’Angleterre du 19e siècle.

Ceb


Charly
(Tome 12)
Assassin !
Lapière (scénario)
Magda (dessin)

Dupuis / Repérages
48 p / 9,80 €

Charly (Tome 12) Assassin !
Paris, le 4 janvier…
Suite à une enquête de police, une jeune femme est retrouvée enchaînée et séquestrée dans la cave d’une maison. Celle-ci est étrangère et a été victime d’une filière de prostitution des pays de l’Est. Tous ces papiers sont faux. Elle risque l’expulsion mais le policier, touché par son récit, va essayer de lui éviter une reconduite à la frontière en la confiant à un ami…
Charly n’est vraiment pas un jeune homme comme les autres. A dix sept ans, il a toujours ses visions prémonitoires qui l’empêchent de vivre insouciant. Charly est médium. Alors qu’une de ses amies lui demande, autour d’une table dans un fast-food, s’il sait à quel moment son corps devrait lui dire si elle est homo ou hétéro, Charly remarque une autre jeune fille. Il croise son regard et reçoit l’image d’un accident la concernant. Il se lève, croise un jeune homme, et là aussi il a droit à un autre flash le concernant ; il est seul et attristé dans une pièce et ensuite il se trouve agenouillé en pleurs devant une tombe dans un cimetière. Ces deux visions à la suite obligent Charly à trouver le calme dans les toilettes de l’établissement. Sa proche jeunesse lui revient, tout comme son père mort. Le temps de quelques échanges verbaux avec lui, sa copine lui tombe dessus. Revenu dans la salle, il s’adresse à la jeune inconnue et ensuite en présence de son ami, lui annonce qu’elle ne doit pas monter à bord de sa voiture. Là s’en est trop, s’ensuit une altercation entre les deux jeunes hommes. Rentré en retard chez lui, Charly est attendu par sa mère et Jacques son ami. Ce dernier, dans le textile, a invité à dîner un nouveau partenaire, Pierre-Edouard le créateur de la marque Eagle-Eye. Il doit ouvrir trois boutiques sur Paris pour les 15-30 ans. Charly qui semble s’intéresser à cette initiative leur demande si tout se passe bien. RAS d’après les deux hommes.
Paris, le 6 janvier…
Charly se rend avec Jacques sur le chantier d’une des boutiques Eagle-Eye. L’adolescent semble perturbé et explique à l’ami de sa mère qu’en serrant la main de Pierre-Edouard, lors du dîner, il a eu la vision d’une jeune femme gisant morte au milieu de sacs de plâtre dans ce magasin. Pendant que Jacques lui demande de tout arrêter, Charly regrette seulement de lui en avoir parlé.
Paris, le 8 janvier…
Les visions de Charly se réaliseront-elles ? Ne risque-t-il pas lui aussi de se retrouver compromis ?

Et de douze. Charly est une affaire qui marche pour ses auteurs. Un peu comme Jérôme K Jérôme Bloche de l’ami Dodier, cette série de Magda et Lapière possède un lectorat qui lui est fidèle et c’est tant mieux.

Ceb


Vers le démon
Christian De Metter

Casterman / Un monde
56 p

Vers le démon
Mandy étend du linge dans le pré qui entoure la maison lorsque Jack, son ex qu’elle a largué il y a dix-huit ans, se pointe à l’improviste. Il est venu pour parler de Niels, leur fils assassiné. Son meurtrier doit sortir de prison après quinze années passées derrière des barreaux. Si Mandy, qui a refait sa vie, ne veut plus entendre parler de cette horrible histoire, lui n’abandonnera pas. Le coupable, l’indien devra payer. Jack va le tuer lorsqu’il sera à l’air libre, même si une analyse ADN dit qu’il n’est pas l’assassin et qu’une nouvelle enquête doit débuter.
Sur la route du retour, Jack se voit obligé d’arrêter sa voiture pour prendre à son bord une femme. Celle-ci vient de se sauver d’un pick-up. Le conducteur de ce dernier fonce sur Jack et sa passagère. La voiture démarre et évite le choc, mais c’est sans compter l’obstination de l’autre conducteur. Côte à côte, les deux véhicules roulent et c’est soudain l’accident. Un coup de frein brusque. Un tonneau. Jack a arrêté sa voiture, la femme à côté de lui. L’homme blessé et ensanglanté s’avance vers eux. Sa passagère lui demande de démarrer. Jack passe la première et roule.
Après avoir pris un café dans un bar, ils remontent à bord de la voiture pour nulle part laisse entendre Jack. Ce qui convient à Sarah, cette direction est également la sienne. La femme lit « Le démon » un roman de Hubert Shelby Jr. Après quelques kilomètres Jack s’arrête devant des barbelés. Il se trouve devant le pénitencier d’ou doit sortir l’assassin de son fils. Comme rien ne se passe, il décide d’appeler son avocat. Mauvaise nouvelle, le prisonnier a été libéré la veille.
Les voici dans un snack. Jack se confie à Sarah. C’est elle qui réussit à savoir si un indien est passé par ici, en sortant de la prison. D’après un client, il est parti avec un camion pour Chicago. Sarah et Jack reprennent la route.
Arrivé dans la capitale de l’Illinois, ils prennent une chambre d’hôtel. Après avoir tourné en rond quelques temps, les voici tous les deux dans un bar. Nouvelles confidences. Jack se reconnaît dans le héros du livre que lit Sarah. Comme lui, lorsqu’il a connu Mandy, son obsession pour les femmes s’est transformée en celle pour le vol et l’alcool. Mais maintenant, il a tout stoppé.
La route semble encore longue pour retrouver l’indien, même par la mythique 66 road. Sur celle-ci Sarah n’a pas fini d’être surpris par Jack…

Les one shot sont assez rares pour les apprécier à leur juste valeur. Celui de De Metter est à placer très haut autant pour le scénario que pour le dessin à l’aquarelle rehaussé de traits ou d’aplats.

Ceb

 

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