03/05/2006 |
|
Secrets
(Tome 1/2)
L’écorché
Germaine & Giroud (scénario)
Pellejero (dessin)
Dupuis / Empreinte(s)
64 p / 13,50 € |
Secrets (Tome 1/2) L’écorché
27 mai 1871, la Commune se meurt. Ses derniers partisans vont
tomber sous les balles de l’armée de Thiers lorsqu’un capitaine
reconnaît la fille d’un de ses parents, Alix Préau,
dit Alix la rouge. Comme il avait promis à son père
s’il la retrouvait, il veut lui éviter l’exécution
qu'attendent ses camarades le long d’un mur du cimetière
du Père Lachaise. Même si la jeune femme préfère
mourir en martyr, son ami le poète Valère, réussi
à la convaincre d’accepter cette offre. Vivante, elle pourra
au moins raconter à ses élèves l’horreur
de la répression et continuer la lutte.
1875. Les années ont passé. Sur les grands boulevards,
les parisiens flânent. Valère est chez le docteur
Préau. Ce dernier a accouché Justine une amie de
sa fille Alix et de Valère. Le bébé est né
avec une horrible malformation du bas du visage et sa mère
a décidé de le confier à un couple de commerçants
des Halles. La femme, elle aussi est touchée dans sa chair,
mais c’est à des patrons exploiteurs d’ouvriers qu’elle
doit la déformation de sa main gauche. Alors va pour élever
Tristan. Justine viendra de temps à autre le voir grandir,
elle sera juste une cousine.
1885. Le garçon a grandi et il est devenu un brillant écolier
même s’il ne peut pas parler. Dans le quartier, les autres
gosses, dont ceux de la bande à Caboche, l’ont surnommé
« Col dur ». Un jour, ils vont lui retirer de force
son appareillage et là c’est l’horreur. Ils vont le traiter
de monstre et lui dire qu’il n’est pas le fils de Clovis le boucher.
Il mettra du temps à se relever et à le rejoindre
à l’abattoir. Là, avec le sang des animaux et la
queue d’une vache il se mettra à peindre, sa vie, sur les
murs. Le boucher et les autres « bidochards » n’en
reviennent pas.
1900, sur la Butte Montmartre. Tristan est devenu un homme et
un peintre, mais sa vie est couleur de sang et faite de doutes,
de larmes et de secrets…
Le dessin de Pellejero est à la hauteur
des secrets du scénario de Germaine et Giroud. Il feint
de montrer l’insoutenable. Il transpire. Il suinte comme les mots.
Ceb
|
|
|
La tranchée
(Tome 1)
Sauveur
Christophe Marchetti(dessin)
Eric Adam & Virginie Cady (scénario)
Vents d’Ouest
48 p / 13 €
|
La tranchée (Tome 1) Sauveur
1917. Les habitants proches des combats prennent les routes
de l’exode, pendant que l’armée française, enterrée
dans des tranchées, essaye de contenir les assauts des
allemands. Si la mort survient lors d’attaques de soldats ennemis,
ce jour un militaire de la tranchée est retrouvé
percé par une baïonnette française. Sous
la mitraille, Sauveur Albertini, un lieutenant de la police
militaire en mission de renseignement, veut enquêter et
prend le commandement du groupe pour ce faire et pour tenir
la position coûte que coûte, ordre téléphoné
du colonel. Les renforts ne devraient pas arriver avant deux
jours.
Si cette nomination ne provoque aucune discussion au sein du
groupe, l’enquête du lieutenant Albertini sur l’assassinat
de Méat en dérange plus d’un. C’est le sergent
Louis Robillot qui fait les présentations. En fait, tous,
y compris lui, en voulaient au mort. Cet Eugène Méat
était pire qu’un lâche, c’était une ordure.
Que ce soit le sergent, Emile qui n’aime pas les schleus, Loïc
et Yvon les deux frères bretons, le petit Pierre engagé
à seize ans, Marcel un rescapé de l’enfer, Léon
Dubois, Roger le tireur d’élite, Hyppolite de Granville
le poète, tous refusent de parler. Comme l’assassin n’a
pu s’enfuir, il est parmi ces soldats qui dans la boue, la merde,
les tripes de leurs camarades et sous les obus allemands, se
considèrent comme des hommes d’honneur. Le lieutenant
Albertini est prévenu. Il ne peut pas espérer
que ces militaires dénoncent un copain pour venger une
ordure.
Toute l’humanité se côtoie dans les tranchées.
Les bons et les salauds, les croyants et les non-croyants. Le
Marcel et ses bondieuseries va en faire les frais. Chahuté
par ses camarades, il s’enfuira de la tranchée et tombera
au champ d’honneur, lui qui en était tant de fois revenu.
Et si c’était lui le meurtrier ? Albertini n’y croit
pas. Pour commencer, il doit trouver à qui appartient
l’arme du crime. Mais la guerre reprend le dessus. La tranchée
est attaquée. Les gaz anéantissent les combattants,
français et allemands, selon les vents. L’armée
des hombres regarde Sauveur Albertini. La folie le guette…
Dans ce récit, le meurtre est juste accessoire. L’important
est la dénonciation de la guerre et des horreurs qu’elle
fait commettre aux hommes sur d’autres hommes. Plus jamais ça
!
Ceb
|
|
|
|
|
Le Serin
est un pigeon comme un autre
Germain Boudier (scénario & dessin)
La boîte à bulles / Faits divers
48 p |
Le Serin est un pigeon comme un autre
Serin est un gars ben ordinaire sauf que l’homme est détective
privé, enfin presque. A l’instant ou il allait rattraper
le chat de la mère Michèle, son contrat du moment,
la vieille Guérec lui fait fuir l’animal. Tout ça
parce qu’elle attend Serin depuis trois jours pour qu’il lui
change une ampoule dans son pavillon. L’homme vit dans la cour
de la vielle femme, dans une caravane stationnée.
Obligé, Serin s’apprête à rendre service
à madame Guérec lorsque la sonnette du pavillon
retentit. Ce doit être Colombe sa sœur. C’est son jour.
Elle lui rend visite une fois par semaine et lui amène
de bons petits plats. Ce qui le change de ses boîtes de
conserves. Et non, ce n’est pas sa frangine, c’est Margot, une
amie de travail qui vient de sa part. Serin est loin d’être
chaleureux, voire violent. Allergique au curry qu’elle a acheté
chez un traiteur, il la jette à terre avec ses affaires.
Au milieu de la cour, Serin aperçoit un dévédé,
celui des « Galettes de Pont-Aven ». Et là,
son attitude change.
Ce film est culte pour Serin. Il l’a vu des milliards de fois.
La preuve, son magnétoscope en a rendu l’âme. Il
se confond en excuses auprès de Margot. Elle ne lui en
veut pas et l’invite à voir le film chez elle. Il accepte
et emprunte la R16 de la vieille Guérec. Après
avoir traversé tout Nanterre, ils arrivent devant la
résidence de Margot. Dans son appartement, alors qu’une
pizza réchauffe dans le four, elle ouvre son courrier.
Une des lettres semble la contrarier. Des larmes lui viennent.
Margot partie chercher la pizza dans la cuisine, Serin en profite
pour lire les textes qu’elle a déchirés. Margot
est victime d’un maître chanteur…
Margot serait la fille cachée de Jean-Pierre Marielle,
le comédien des « Galettes ». Serin pense
qu’il tient enfin l’affaire qui va lancer sa carrière
de détective privé. Le pauvre !
Alors que tout ce que découvre Serin devrait le ramener
à la réalité, l’homme reste dans le monde
qu’il s’est fabriqué autour de JPM et des Galettes de
Pont-Aven. Il en est attachant, mais complètement décalé
par rapport aux tares de la société. Sorti en
2004, cet album de Germain Boudier est toujours disponible et
indispensable dans toute bonne bédéthèque.
Ceb
|
|
|
Œil de
Jade
(Tome 1)
La mort de l’intendant Lo
Patrick Weber (scénario)
Emanuele Tenderini (dessin)
Les Humanoïdes Associés / Dédales
48 p / 10,40 € |
Œil de Jade (Tome 1) La mort de l’intendant
Lo
En Chine, à la fin du XIIIe siècle. Dans la province
de Shandong, d’une flèche en plein cœur, l’intendant Lo
rendit son âme et l’oiseau en cage s’envola tout comme l’archer
assassin.
Malgré qu’il se soit opposé à sa venue, Mei
Quiling, le gouverneur et chef de la justice de cette province,
confie l’enquête à Wang, un ancien homme de guerre
au passé de forte tête. Après lui avoir dit
clairement qu’il était le maître ici, Mei Quiling
informe le nouveau représentant de la loi sur le mort.
L’intendant Lo, responsable des impôts pour la ville de
Yantai, était l’un des meilleurs serviteurs de l’empire,
fort apprécié de tous comme de sa hiérarchie.
Célibataire, il fréquentait la maison du Chrysanthème
Rouge. L’homme aimait les femmes et le jeu. Avant de laisser Wang
à son enquête, le gouverneur lui suggère de
perdre son fort accent du sud. Celui-ci n’inspire guère
confiance à Yantai.
Arrivé sur les lieux du crime, Wang remarque de suite un
coffre ouvert et vide. Trop simple. Un peu comme si on voulait
lui faire croire que l’argent était le mobile. Direction
le Chrysanthème rouge, la célèbre maison
des plaisirs de Yantai. Celle-ci est tenue par un certain Kouang,
un ancien repris de justice. Pas facile l’ancien trafiquant de
jade. Sur la défensive, il nie toute responsabilité
dans le meurtre de Lo et propose à Wang de se détendre
avec Rosée du matin, l’une de ses filles. Celle-ci avait
l’intendant comme meilleur client…
Après avoir quitté le Chrysanthème rouge
et son hôtesse, dans une ruelle il se sent suivi. Il se
retourne et reconnaît Tigre blanc, une femme qu’il a jadis
aimée. Que vient-elle faire dans cette région ?
Comme d’après Rosée du matin, l’intendant Lo aimait
en secret Yong Li, la femme d’un riche marchand, Wang décide
de les interroger mais rien n’est simple dans cette province…
Wang, dont les deux femmes, Yin et Hua, lui reprochent le déménagement
dans cette région reculée, doit parfaire l’éducation
de son fils Tao. Ce dernier voudrait suivre son père dans
cette enquête…
Cette Chine du XIIIe siècle est, bien
entendu, compliquée. Les personnages ont de multiples facettes,
les morts comme les coupables. Pour le dépaysement à
tous niveaux, cette BD vaut le détour.
Ceb
|
|
B
A N D E S .. D E S S I N E E S - page
suivante |