B A N D E S .. D E S S I N E E S
15/10/2006

Le Choucas
L'Intégrale
(6 Tomes)
Lax (scénario & dessin)

Dupuis / Repérages
304 p / 30,00€

Le Choucas (6 Tomes) L'Intégrale
Bien entendu qu'on les a toutes lu et pour ma part relu les 6 aventures du Choucas. Mais l'objet devrait vous donner envie de les découvrir en noir et blanc, en couleur blanche papier canson et noir véritablement. C'est ça le plus. Faut voir les tronches de Gabin et de Lino dans l'escalier du métro dans « le Choucas enfonce le clou », on dirait une scène d'un film de Lautner.
Dans le tome suivant, le 4 e , « Le Choucas n'en mène pas large », l'émotion de l'homme à l'éternel costard noir est encore plus marquée par le contraste du N&B lorsqu'il croise le regard de la belle Teresa. Cela fait tilt en plein jour et en pleine ruelle écrasée de soleil. Son cœur bat la chamade face aux généreux nibards de la sensuelle Portugaise. Mais elle est mariée au vieil Adelino Nobrega. Pauvre Choucas !
C'est aussi valable dans le sombre. Cette fois, dans « Le Choucas met le feu aux poudres » alors qu'il se retrouve au tapis d'un crochet du gauche, notre enquêteur en voit de toutes les couleurs et nous aussi mais toujours en N&B.
Terminons par le premier tome « Le Choucas rapplique ». Là on est scotché par la force des traits et des aplats. La lumière est magnifique. Elle découpe juste les formes des visages des personnages, des immeubles, des rideaux ou des Série Noire du Choucas d'avant. D'avant qu'il rencontre Gabin, son taxi préféré, et qu'il ne devienne l'enquêteur que l'on sait. Si le monde ouvrier a perdu un de ses membres, la BD a gagné un chic type qui aide les gentils et poursuit les méchants.

Noël n'est pas si loin. Lâchez-vous et courrez donner vos trois billets de dix euros à votre libraire préféré. A découvrir ou à redécouvrir avec en prime un beau livre relié et cousu à mettre dans sa bibliothèque.

Ceb


La croix de Cazenac
(Tome 8)
La mort du tigre  

Pierre Boisserie (scénario et dialogues)
Eric Stalner (dessin et scénario)

Dargaud 48 p / 13,00€

La croix de Cazenac (Tome 8) La mort du tigre
1917, Le Caire. Un épisode de plus par lequel on découvre tout l'amour que se portent depuis des siècles Français et Anglais. Cette fois, le pétrole est au cœur de la confrontation tout comme une certaine suprématie du monde en faveur de la Grande Bretagne et des USA.
Alors qu'ils fuient après l'arrestation par les anglais de Henri Cazenac et qu'ils sont poursuivis, Etienne Cazenac et son ami Imélovitch trouvent refuge chez Aziz. Celui-ci mort, c'est son fils Azouz qui les aidera à se cacher à la barbe des oppresseurs. Ils se retrouvent ainsi au quartier général des forces de libération de l'Egypte…
Et pendant ce temps, le capitaine Fabien, Henri Cazenac et Louise sa femme sont dans les geôles des occupants, torturés, enchaînés…
La fuite d'Etienne Cazenac et de Imélovitcth sera vite compromise. Un traître parmi ceux qui les avaient accueilli la veille les aura dénoncés. Au petit matin, ils devront à nouveau prendre la fuite malgré le mal qui ronge Imélovitch. Etienne Cazenac fera tout pour le sauver et les sortir du Caire mais les Anglais et d'autres prédateurs les guettent dans les égouts de la ville…

Le dessin de Stalner est merveilleux et le scénario de Boisserie est peaufiné à souhait. En bref, cette aventure nous mène sur les traces de ses héros. C'est le but de tout raconteur d'histoires mais là c'est réussi. Chapeau messieurs !

Ceb


Le sang des voyous

Loustal ( dessin)
Paringaux (scénario)

Casterman 72 p / 14,95€

Le sang des voyous
Même les tueurs peuvent être rattrapés par le sort. Mauvais bien souvent. C'est le cas de celui qui nous intéresse. Louis est son nom et ses poumons crachent le sang. Installé dans un lit d'hôpital pour attendre sa dernière heure, Louis monnaye sa sortie avec l'infirmière de nuit. Elle a la peau de la cuisse moite et aime la fraîche.
Arrivé en taxi dans un bar à l'enseigne Aux Noctambules, une blonde sur un tabouret le dévisage. Il porte un manteau sur un pyjama, les lacets de ses chaussures sont défaits. Louis l'ignore et commande, comme dans les romans de Simenon, une fine à l'eau et deux paquets de Balto. Mais du sang coule dans sa main. Le barman le fixe du regard. « J'ai dû me couper en me rasant » dit Louis en se dirigeant vers les toilettes pour se laver.
Après, en sortant, sans même avoir fini sa fine, il invite la femme à le suivre. Pour la forme elle lui envoie dans les gencives qu'elle n'est pas une pute. Dehors, elle le rejoint et part avec lui en taxi. Direction un hôtel. Nue, ses seins sont encore beaux, elle sent le sexe, la transpiration et le parfum bon marché. Un peu comme l'air de la chambre. Mais lui ne peut pas. Ne peut plus.
Il quitte la femme et l'hôtel et se rend chez lui. L'électricité n'a pas été coupée. Louis se donne un coup de propre et se regonfle à la morphine. Sa dernière mission personnelle à la recherche de Lison peut commencer. Pas sans dégâts collatéraux…

C'est du noir tout en couleurs façon Loustal. Du bon, du très bon Paringaux. Vous devriez tout arrêter pour aller vous le procurer sur le champ, sauf si vous êtes en train de conclure une bonne occase.

Ceb


Dan Geronimo
(Tome 4)
Fausse donne

Forton (dessin)
Gallart (scénario)

Hibou
62 p / 12,00€

Dan Geronimo (Tome 4) Fausse donne
Chicago, fin des années quarante.
Après deux mois d'inactivité, le détective le plus chicos de Chicago va devoir reprendre du service. Alors qu'il a accepté d'accompagner Solena, sa jeune épouse, a un spectacle des « Dancing Dolls » au Red Circle, il est une nouvelle fois victime d'une vision annonciatrice de malheur. Ses racines indiennes viennent de lui jouer encore un tour. Même si le spectacle dans lequel joue Edna Forman une amie d'enfance de sa femme semble se dérouler normalement, Dan s'attend au pire…

Tout y est : Inspecteur ronchon, pépés bien roulées, alcool, cigarettes, mafioso, hommes de mains, bagarres et bastos à tout va. De la bonne série B américaine et bien évidemment elle est en noir et blanc.
Un grand merci à Jean-Claude qui m'a offert cette bédé tout juste sortie des presses et dédicacée par Forton.
J'allais oublier de dire que la maquette de la couv' était signée d'un certain Christian Denayer, les puristes m'en auraient voulu à jamais. Ouf !

Ceb

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