R O M A N S
06/11/2003
 

Dictionnaire des littératures policières
Claude Mesplède
Œuvre d’une vie…

Joseph K.
2 volumes
1840p / 100 €

 

Dictionnaire des littératures policières
Claude Mesplède avait déjà défrayé la chronique avec Voyage au bout de la Noire et ses compléments. Il récidive ici avec un dictionnaire du roman policier dans tous ses états. A la tête d’une équipe de « mordus, Claude a patiemment rassemblé tout ce qui de près ou de loin touchait au domaine policier.
Le résultat est à la hauteur du travail fourni : la plus complète des encyclopédies sur le genre. On disait le Bisciglia, maintenant, on dira le Mesplède.
Je vois d’ici les serrés des fesses se plaindre dans les salons :
- Oui, mais… - il a oublié Machin - que vient faire Truc ( Kirst ,au hasard) dans le polar - il a simplement copié Chose qui a fait tout le travail, etc…
Mieux vaut juger sur le résultat et malgré un prix élevé, ce livre restera pour longtemps la référence absolue de tous les amateurs du roman (que je n’ai pas peur d’appeler) populaire.

Bernard Reversat


Péchés mignons
(tome 2)
Joseph Ouaknine
A la pêche au gros…

Ixcea (1er tome chez Publibook)
182p / 17 €

Péchés mignons
Deuxième volet des péchés mignons de Joseph Ouaknine. Le premier étant publié chez Publibook. Il n’y a pas de différences entre les nouvelles des deux tomes et la continuité est parfaite.
Rappelons qu’un péché mignon est un péché excusable, à l’opposé du péché mortel qui vous expédie direct en enfer.
Néanmoins, un pêché étant un pêché, il faut un jour expier. Les variations de Joseph sur les anges, les démons, la vie (?) de ses créatures et la mort fait à la fois grincer des dents tout en suffoquant de rire.
Vous aurez compris que nous ne sommes pas au prêche et que l’auteur ne dénonce les pêchés de ses victimes, que pour mieux les exposer à la toute relative vindicte populaire.
Nul ne peut échapper aux débordements jouissifs d’un Ouaknine en pleine forme et certaines nouvelles s’apparentent aux figures torturées d’un Jérôme Bosch. A lire absolument

Bernard Reversat


Les hauts du bas
Pascal Garnier
Vieux salaud !


Zulma
190 p / 15 €

Les hauts du bas
En 190 pages, le nouveau Garnier nous raconte l’histoire d’un vieux monsieur. Tatie Danielle à côté de lui est un ange de douceur et de tendresse. Il est méchant comme une teigne, arrogant et ivre du pouvoir qu’il a sur son aide soignante. Elle, est gentille, dévouée, à la limite de la simplicité. Son patron la fascine comme la souris est fascinée par le serpent.
Tous deux habitent une grande maison perdue au milieu de la Drôme.
Edouard Lavenant est un salaud de la plus belle eau. L’âge ne l’arrange pas et peu à peu il perd le contact avec la réalité. Bientôt son comportement va échapper complètement à toute règle et le drame va arriver.
Un livre qui fait froid dans le dos. Peu d’espoir dans le monde qu’a créé Pascal Garnier, seul reste le goût amer de la mort.

Bernard Reversat


Le sultanat de Kazongo
José Moselli
En avant… marche !

L’œil du Sphinx
150 p / 16 €

Le sultanat de Kazongo
Ce court roman de Moselli n’avait jamais été édité en livre depuis sa parution dans l’Intrépide en 1910. C’est bien dommage car l’écriture est d’une rare modernité. Aujourd’hui ses contemporains sont au mieux ennuyeux (Boussenard, De La Vaulx), au pire illisibles.
Moselli va droit à l’essentiel. Pas de digressions ennuyeuses, de l’action, de l’action et encore de l’action. Le héros ne se pose pas beaucoup de questions et sa moralité est assez élastique. L’important est de s’enrichir. Il n’hésite pas à utiliser les mêmes méthodes que ses adversaires et s’ils en meurent, tant pis pour eux ! Anglais, allemands et nègres tout doit céder devant lui.
Cette immoralité réjouissante est aussi son principal défaut. Moselli n’a jamais douté que la France soit la reine du monde. Mais, à l’époque, tout le monde en était convaincu. Il faudra attendre 1914 pour que les choses changent.
Merci à Jean-Louis Touchant d’avoir exhumé ce petit chef d’œuvre qui est suivi de 5 nouvelles particulièrement méchantes, que n’aurait pas reniées Villiers de l’Isle-Adam.

Bernard Reversat


Le Dit de la nonne
Candace Robb
Nonnes en folie !

Le Masque / Labyrinthes n° 104
466 p / 6,50 €

Le Dit de la nonne
Le Dit de la nonne Candace Robb est de l’école d’Ellis Peters. Ses romans se situent dans un Moyen-Age anglais entrecoupé par des guerres de succession mais ou il n’y a pas encore de conflits religieux. Henri VIII est encore loin et l’église a une emprise très forte sur la population.
Lorsqu’une nonne déclare être revenue d’entre les morts, l’évêque et l’abbesse de son couvent restent très prudents. Les miracles ne sont pas si courants et la jeune fille laisse sur son passage une traînée de cadavres peu catholique. Owen Archer, protégé de l’archevêque d’York est envoyé enquêter sur les tenants et aboutissements de ce « miracle ». Aidé de sa femme, l’apothicaire Lucy Wilton, il aura beaucoup de mal à élucider le secret de la nonne.

Bernard Reversat

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