10/01/2003.
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Une petite ville si tranquille
Christian Robin
Polar charentais
Noir Délire
340 p / 15 euros
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Une petite ville si
tranquille
Ce qui est omniprésent chez Christian Robin, c'est les
chats. Ils jalonnent le récit chapitre après chapitre
et pointent leurs moustaches d'un air de ne pas en avoir l'air.
Impressionnant. Il y a aussi cette souplesse d'écriture,
cette jouissance des mots qui fait que l'on ne s'ennuie pas un
seul instant. Enfin l'atmosphère de la Saintonge est merveilleusement
rendue, patois à l'appui.
L'intrigue bien bâtie, s'annonce pleine de surprises. Le
petit bourg de Saint- Jean-d'Angély ne s'en remettra pas.
Ange-Emile Rivière, petit bourgeois satisfait, professeur
un peu rassis, amoureux d'une jolie fille et fils égoïste
s'est intégré dans la société de la
ville. Sa vie ronronne, il s'achemine doucement vers la retraite
ou la crise cardiaque. La mort de sa mère va remettre tout
en question. Le voici obligé de creuser dans la vie d'un
père, qu'il n'a pas beaucoup aimé, qu'il n'a pas
compris. Le choc est rude ainsi que les découvertes qu'il
fera…
Bernard Reversat
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Scrupules
Jean-Michel Lambert
Farce au palais
Hors Commerce
170p p / 15 euros
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Scrupules
Un court roman acerbe, en forme de pamphlet sur les joies de
l'instruction. Deux enfants ont été atrocement
assassinés dans un village perdu au fin fond de l'Auvergne.
Et tout le monde s'en fout, à commencer par les gendarmes,
qui bâclent l'enquête en arrêtant le premier
venu, sans trop chercher à en savoir plus. La juge d'instruction
est contente d'inculper quelqu'un, ça lui laisse plus
de temps pour ses histoires de cul. Et le journaliste se fout
totalement de la justice. Son dieu, c'est le SCOOP, et tous
les moyens sont bons pour y arriver. Jolie brochette de personnages
qui manipulent et sont manipulés à longueur de
temps. Bien entendu, les petites marionnettes ont bonne conscience
et tout se terminera dans la joie et la bonne humeur.
Bernard Reversat
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L'entrave
Danielle Charest
Drôles de dames
Editions du Masque
432 p / 15 euros
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L'entrave
Curieux roman que celui de cette auteuse (quel vilain mot) canadienne.
Il met en scène un groupe informel de femmes ayant décidé
de se faire elles-mêmes justice, ce qui dans une société
machiste, n'est pas du luxe. La femme du ministre du Travail
fait appel à elles pour retrouver sa fille disparue depuis
deux jours. De son côté, le mari qui ne veut pas
porter plainte, engage un enquêteur privé. Rapidement
l'enquête prend une tournure imprévue et les questions
nombreuses, mettront du temps à se résoudre.
L'intérêt de l'histoire est qu'après quelques
chapitres de mise en place, chaque fille s'exprime avec sa propre
personnalité, à tour de rôle, et sans mâcher
ses opinions. Il est difficile de contrôler des caractères
aussi forts et tout ne va pas toujours pour le mieux dans le
Groupe. Néanmoins, comme pour toute série (c'est
le 4e volume), les morceaux seront recollés à
la satisfaction de tous et du happy end de rigueur.
Bernard Reversat
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Le chien des Baskerville
A. Conan Doyle
Chef-d'œuvre universel
Gallimard
192 p / 17 euros
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Le chien des Baskerville
Je persiste et signe : Doyle est un génie du Policier,
dont les mânes triomphantes hantent le Polar, son avatar.
Merci à Gallimard pour cette réédition
superbement illustrée par Nicollet. Et cerise sur le
gâteau, la bête nous est livrée dans une
traduction nouvelle et excellente. Loin d'être présentée
comme une œuvre moderne, le traducteur a su la remettre dans
son contexte, voir nous expliquer, illustration à l'appui
le pourquoi du comment. Une belle réussite pour le roman
le plus fascinant de Doyle, celui qui jongle avec le fantastique
et qui laisse planer un doute ténu. Du grand art et une
édition qui rend hommage à l'auteur.
A signaler dans la même collection des œuvres de Wilde,
Verne, Kipling, Stevenson, London… tous auteurs longtemps considérés
comme de second rang par les tenants de la littérature
et de l'ordre moral. Rien de bien nouveau sous le soleil !
Bernard Reversat
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La honte leur appartient
Maud Tabachnik
Polar à la française
Editions du Masque
324p / 15 euros
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La honte leur appartient
J'avais bien aimé "Mauvais frère" et
"Le cinquième jour" de la même, tout
en pestant contre cette manie de "fabriquer" des thrillers
à l'américaine. Merci, ma déesse (?), mes
vœux ont été exaucés, Maud Tabachnik est
revenue au policier classique. Enfin qui se passe dans nos charmantes
provinces peuplées de francs salauds et autres fumiers,
sans oublier les indétrônables cons. Dans cette
ambiance glauque, un homme torturé par son passé
va essayer de voir clair en lui-même. Il voudrait se venger
de ceux qui lui ont fait du mal, mais en aura-t-il la force
?
Un livre subtil, tout en nuances, digne du meilleur des écrivains
de roman policier. Les personnages sont fouillés et vont
jusqu'au bout d'eux-mêmes avec une vérité
qui prend le lecteur à la gorge. Une indéniable
réussite.
Bernard Reversat
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R
O M A N S
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